Pendulette tabatière
Pièce utilitaire et décorative, la Pendulette tabatière rompt avec la tradition horlogère pour se muer en objet d’art. Cette pièce est un réemploi d’une ancienne fiole à tabac chinoise en turquoise gravée, décorée d’une figure féminine ceinte d’un décor végétal.
Pour devenir pendule, une bague, en or jaune émaillé bleu imitant le lapis-lazuli, a été insérée sur le col de la tabatière. Sur cette dernière, au sein d’un guichet rectangulaire, apparaissent, en heure glissante, des chiffres en émail noir. La pièce repose sur une bague en or jaune poli, elle-même fixée sur une base étagée quadrangulaire en onyx et lapis-lazuli, ornée d’une barrette godronnée dans cette même pierre ornementale.
Les arts asiatiques de l’Art déco
Les arts asiatiques font fureur durant les premières décennies du XXe siècle, comme en témoignent les célèbres appartements du couturier Jacques Doucet, entièrement décorés en style Art déco, à la toute fin des années 1920. Son salon présentait, entre autres, un meuble d’appui réalisé par Paul-Louis Mergier, inspiré des cabinets chinois, et était précédé d’un cabinet oriental aux murs couverts de peintures chinoises.
L’héritage des vases montés du XVIIIe siècle
Au-delà du goût pour les arts de l’Extrême-Orient qui émerge dans les années 1920, cette pendulette s’inscrit dans une pratique artistique héritée du XVIIIe siècle. Les objets manufacturés en Chine – telles les porcelaines, les céramiques ou encore les tabatières –, faisaient alors l’objet d’un commerce prolifique à destination des collectionneurs européens. Cette pratique connaît son apogée sous le règne de Louis XV. La Pendulette tabatière, avec ses ajouts métalliques et son socle, reprend cet usage. En reprenant l’ancienne pratique de réemploi d’objets d’art asiatiques, la Maison Van Cleef & Arpels revisite la grande tradition horlogère.