Pendule
Pièce horlogère mais également sculpture, cette pendule témoigne de la créativité et du changement de regard dans l’art animalier durant la période Art déco. Composée d’un bloc d’améthyste sculpté figurant un singe et son petit, la pièce repose sur un socle circulaire à gradins en onyx et or jaune, avec des piètements formés de quatre billes d’améthyste.
Un guichet rectangulaire aménagé dans la base permet de lire l’heure. Il laisse entrevoir une plaque tournante en or jaune marquée de chiffres en émail noir. Une frise de godrons, en ambre et diamants montés sur platine, ceint le socle de part et d’autre du cadran. Le modelé des deux singes est parfaitement rendu grâce au poli de la pierre, tandis que les détails anatomiques, comme le pelage, sont sobrement évoqués par incision et gravure. À l’expressivité des visages répond la tendresse des gestes et de la posture.
La réprésentation animalière Art déco
Même si l’abstraction géométrique triomphe, la figuration animalière connaît un véritable âge d’or en pleine période Art déco. En 1913, elle obtient ses lettres de noblesse avec la fondation de la Société des artistes animaliers, active jusqu’en 1931. De nombreux artistes s’illustrent dans ce genre, à l’instar de Paul Jouve, avec ses peintures de fauves aux sculpturales musculatures. Dans les arts décoratifs, ou Jean Dunand qui anime ses panneaux de laque d’une véritable jungle peuplée de panthères, cobras, tigres, éléphants et marabouts.
La pendule mystérieuse Ours
Outre cette pendule, la Maison Van Cleef & Arpels compte d’autres créations animalières, parmi lesquelles une pendule mystérieuse de 1930 dont le cadran est posé en équilibre sur un ours polaire couché sur le dos. Sculptée dans du jade blanc, la silhouette de l’animal fait preuve d’une stylisation plus affirmée encore, que l’on peut rapprocher de réalisations d’artistes contemporains. Citons François Pompon qui, huit ans avant Van Cleef & Arpels, capturait déjà, par des volumes lisses et une silhouette simplifiée, l’Ours Blanc.