Motifs d’oreilles pampilles
Détails de la création
Aussi prisée que les pierres, si ce n’est plus encore, la perle séduit, au début du XXe siècle, « une importante communauté d’artisans et d’artistes1G. Edmond-Lafon, « Les grandes industries du luxe au royaume de la perle », Excelsior, 6 octobre 1923, n.p. ». La présence de deux perles de couleurs différentes, l’une blanche, l’autre noire, confère à ces pendants d’oreilles toute leur singularité.
Ces deux perles sont coiffées d’un élément en forme de coupole composé de triangles en platine et diamants. Un diamant carré les relie à une succession de maillons sertis de brillants alternés avec des diamants calibrés. Un second diamant carré fait la jonction avec un demi maillon dans lequel se cache le système de fixation.
Réemploi et transformation d’anciens bijoux
La perle noire a été montée une première fois en juillet 1923 sous la forme d’un pendentif. Celui-ci est par la suite démonté afin de réutiliser ses matières précieuses. Cet exemple est loin d’être unique : les archives de la Maison témoignent d’un goût prononcé pour les « pampilles » ornées de perles, souvent issues de la transformation d’anciens bijoux.
La pêche perlière
Les difficultés de la pêche perlière ainsi que son faible rendement confèrent à cette matière organique une préciosité comparable à celles des pierres. Si le golfe Arabo-Persique s’impose, dès la seconde moitié du XIXe siècle, comme un foyer de premier ordre pour la pêche des perles blanches, « Tahiti […] alimente le marché mondial en perles dites noires ». Le travail de la perle nécessite de nombreuses étapes : le grattage, le séchage, le perçage, le montage et le sertissage, , « domaine ou s’exerce l’art […] de nos joailliers2G. Edmond-Lafon, « Les grandes industries du luxe au royaume de la perle », Excelsior, 6 octobre 1923, n.p. ».
Le rôle de la publicité
Outre les réalisations bijoutières, les publicités Van Cleef & Arpels mettent en scène des modèles féminins parés de multiples rangs de perles, tandis que les catalogues commerciaux font part d’un « grand choix […] de perles pour colliers ». Ces pendants d’oreilles témoignent à la fois d’une industrie de la perle florissante, ainsi que de l’émergence du style Art déco avec ses compositions géométriques.