Émilie Bérard
Les notions de transformation et de multiplicité constituent des vecteurs constants d’émulation créative et technique dans l’histoire des créations Van Cleef & Arpels.
Les bijoux transformables sont « conçus de façon à pouvoir être transformés et constituer d’autres bijoux grâce à des ornements amovibles1Collectif, sous la direction de Marguerite de Cerval, Le Dictionnaire international du bijou, Paris, Éditions du Regard, 1998, p. 527. ». Ils peuvent « être portés séparément, partiellement, associés, ou bien [leurs] éléments [peuvent être] recomposés [pour former de nouvelles compositions]. Cette réversibilité est un critère essentiel2Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 150 ». La transformabilité, la multiplicité des fonctionnalités et des portés des créations Van Cleef & Arpels s’inscrivent dans la tradition des bijoux transformables ou bijoux à transformation.
La mode, mère de la transformabilité
L’histoire du bijou transformable est liée à celle du vêtement et au contexte socio-économique. « Au Moyen Âge, des montures de ceinture sont amovibles, des chaînes peuvent servir de collier et de ceinture3Collectif, sous la direction de Marguerite de Cerval, Le Dictionnaire international du bijou, Paris, Éditions du Regard, 1998, p. 527. ». Sous l’Ancien Régime, les puissants – monarques et aristocrates – arborent sur leurs vêtements des gemmes qui sont cousues puis décousues sur les étoffes suivant les modes et le goût. Au XIXe siècle, notamment durant le Second Empire41852-1870. et alors que la bourgeoisie reprend les codes de la noblesse, émerge le phénomène de la haute couture parisienne.
La rue Napoléon – percée en 1806 sur ordre de l’empereur, puis renommée rue de la Paix en 1814 – profite du réaménagement du quartier du nouvel Opéra et devient le cœur du commerce du luxe français. Couturiers et joailliers se côtoient dans une relation symbiotique. Ainsi, le couturier anglais Charles Frédéric Worth s’installe au numéro 7 de la rue de la Paix, tandis que les joailliers Mellerio, dits « Meller », et Vever sont respectivement aux numéros 135Mellerio dits Meller est installé au numéro 9 suite à la renumérotation de la rue de la Paix en 1851. et 19. L’orfèvre Louis Aucoc officie au numéro 6 et l’éventailliste Duvelleroy occupe le numéro 15. Les maisons de couture Paquin et Boué sœurs viendront rejoindre la rue de la Paix plus tard dans le siècle. Vêtements féminins et bijoux vont évoluer parallèlement, offrant plusieurs variations fonctionnelles afin de répondre à la multiplication des occasions sociales.
Les robes sont dites à transformation, c’est-à-dire constituées d’au moins deux corsages : le premier pour le jour avec des manches, le second, pour le soir, se distingue par les épaules laissées découvertes. De même que le vêtement féminin, les bijoux se prêtent aux transformations. Le diadème, pièce maîtresse de la corbeille de mariage de la haute société, est l’emblème des bijoux transformables. Afin d’en rentabiliser le coût, il se compose alors de broches, fixées sur une structure métallique à l’aide de vis papillon – également appelée écrou papillon. Les broches pouvaient être portées seules ou à plusieurs pour former un devant, un corsage, tandis que l’ensemble monté en diadème était réservé aux bals et aux mariages.
Les bijoux transformables de la fin des années 1930
Jusqu’à la fin des années 1930, les bijoux transformables signés Van Cleef & Arpels se caractérisent par des systèmes d’attaches amovibles relativement simples hérités des siècles passés et principalement de la joaillerie du XIXe siècle. En 1924, la Maison conçoit un sautoir figurant un arrangement floral disposé dans un vase. Composé d’une chaîne et d’un pendant qui peut se porter en broche, ce bijou de style Art déco présente une monture de platine rehaussée d’émail, d’onyx, de saphirs, d’émeraudes, de rubis suiffés et de diamants tailles rose et brillant. La chaîne est formée d’éléments oblongs ajourés en onyx, alternés de diamants et de motifs rectangulaires sertis de diamants et rehaussés d’éléments floraux. Le pendant se détache de la chaîne grâce à un système de vis papillon et d’un trou taraudé6Un trou taraudé est la forme complémentaire d’une vis ou tige filetée. Il s’agit d’un trou lisse dans lequel on opère un filetage.. Ce système, basé sur le principe séculaire de l’écrou et de la vis, permet une manipulation relativement aisée et rapide.
Le sautoir transformable en bracelet
Le mot « transformable » apparaît dans les archives Van Cleef & Arpels en 1928 pour désigner un « sautoir brillants deux émeraudes, transformable en bracelet7Pancarte-produit, Archives Van Cleef & Arpels, Paris. ». Ce bijou s’inscrit dans la veine des sautoirs et des colliers cravates caractéristiques des créations de la Maison à la fin des années 1920.
Cette pièce fait l’objet d’une publicité publiée dans le Harper’s Bazaar de décembre 1928 : « Le collier, qui peut également être porté comme un bracelet, est particulièrement intéressant. C’est une chaîne souple de rectangles terminée par deux cabochons d’émeraudes. Un arrangement ingénieux de barres de platine permet de les porter autour du cou ou autour du poignet. » Les systèmes, ici employés, renvoient à une typologie de fermoirs appelés « fermoir à goupille mobile » ou « à tige et charnons » ou « à clavette », qui auraient été mis au point par les Égyptiens sous le Nouvel Empire (1552-1069 av. J.-C.)8Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 19 : « Durant la période du Nouvel Empire vers 1552-1069 av. J.C., on trouve des manchettes articulées et des bracelets flexibles à rangs de perles enfilées se fermant par une tige passant par des charnons, fermeture également appelée “fermoir à goupille mobile” ou “à clavette”, un mode de fermeture prisé dans l’ancien Orient. ».
Van Cleef & Arpels utilise donc un système de fermoir séculaire en l’insérant de façon astucieuse sur une chaîne à emmaillements permettant ainsi la transformation d’un collier en bracelet. Là encore, le système employé est simple et relativement aisé d’utilisation.
Les doubles clips détachables
La caractéristique du bijou transformable est qu’il est multiple : des systèmes d’attaches permettent de cacher plusieurs bijoux dans une pièce et offrent ainsi différents portés selon les occasions sociales. Les années 1930 voient l’essor du clip détachable en deux parties distinctes et dont les systèmes de pinces à ressorts ou d’épingles offrent des portés multiples. Certains de ces doubles clips peuvent se solidariser grâce à un système de fermoir à cliquet9Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 254 : « Fermoir constitué d’une lame faisant ressort, le cliquet, et d’un boîtier rectangulaire, cylindrique ou olive. […] On appelle pièce de pouce ou bouton-poussoir le point où le doigt se pose pour appuyer et libérer le cliquet. », héritage de la joaillerie du XVIe siècle10Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 61 : « C’est à la fin du XVIe siècle que vont apparaitre les premières boîtes à cliquet et c’est de l’Europe du Nord que vient cette innovation. ». Les motifs de ces bijoux transformables sont souvent inspirés de l’univers de la couture.
Le double clip, en platine et diamants daté d’environ 1935, et le double clip de 1937, en platine, rubis et diamants, peuvent ainsi se porter dans leur version complète sur le revers d’un col, dans les cheveux ou bien se détacher en deux parties distinctes et asymétriques pour rehausser une robe ou une coiffure. La disposition des gemmes de tailles différentes évoque la dentelle des éventails, tandis que les jeux de bichromie soulignent la singularité de chacune des deux parties.
Les doubles clips détachables viennent également orner les bracelets et ainsi offrir de multiples portés : en bracelet, en double clip de revers ou de coiffure. Une version rare d’un « bracelet tissu Ludo en or formant deux clips, rubis et brillants, monture platine11Pancarte-produit, Archives Van Cleef & Arpels, Paris. » est créée en 1937. Les doubles clips présentent des motifs de rubans enroulés en or rose et platine sertis de diamants. Ils s’attachent sur la partie supérieure du bracelet maille Ludo, composée d’une structure creuse en forme de double pont sertie de rubis, simplement à l’aide des doubles griffes d’accroche situées au revers des deux bijoux. Ainsi, aucun système additionnel n’est nécessaire. Ce bracelet fait partie des premiers bijoux de la Maison Van Cleef & Arpels à présenter un dépôt de modèle.
Le registre floral et végétal dans les bijoux à transformation
Héritage de la joaillerie française des XVIIIe et XIXe siècles, les créations d’inspiration florale et végétale sont également sujets à transformation. Un bijou comprend ainsi plusieurs motifs révélant des formes secrètes, non perçues au premier regard. Le double clip Pivoine créé en 1937, en platine, or jaune, diamants et Serti Mystérieux rubis, présente une fleur pleinement épanouie et une fleur ployant sous le poids de ses pétales. S’inscrivant dans la tradition des devants de corsage à transformations, ce double clip peut se porter les deux pivoines assemblées ou séparées.
Clip Pivoine
La broche Fleur de 1936, en platine, diamants et saphirs, offre elle aussi deux portés différents : soit le bijou dans son ensemble, soit le motif de rose sauvage seul. La fleur se détache et se replace grâce à un système relativement simple, également hérité du XIXe siècle : un picot s’insérant dans un trou permet de caler les deux parties du bijou et de positionner une vis papillon dans un trou taraudé afin de solidariser l’ensemble.
Le clip Palmier, en platine, rubis et diamants de 1941, présente une partie supérieure détachable grâce un système de clapet et de bouton poussoir. Là encore, l’insertion d’un picot dans un trou permet de caler le tronc et les palmes et facilite la solidarisation des deux ensembles. Les palmes se détachent du tronc et peuvent être portés indépendamment.
Le clip Tulipe de 1951 est lui aussi composé de deux clips, en platine et diamants, qui assemblés, forment la corolle d’une fleur. Un élément indépendant, épousant la silhouette des systèmes clips, sert de colonne vertébrale sur lequel les deux bijoux peuvent se réunir à l’aide d’une broche transverse qui lie l’ensemble. Désolidarisés, ces deux clips laissent apparaître deux bijoux distincts : un haricot ou flamme, succès commercial de la Maison Van Cleef & Arpels, et une tulipe de dimension plus petite. Ainsi, un bijou en révèle un autre. Cet exemple, employant un élément indépendant en silhouette sur lequel peuvent venir s’accrocher différents bijoux pour former un tout, est directement inspiré des systèmes à transformation du XIXe siècle.
Autre typologie d’assemblage, les motifs d’oreilles d’inspiration végétale commandées par Son Altesse Royale la princesse Fawzia d’Égypte, en 1951, qui se composent de deux parties reliées par un système de crochet dit en « col de cygne » et d’un anneau12Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 246 : « Fermoir à crochet et anneau. D’un côté un crochet, de l’autre une boucle, un anneau ou un œillet. Les crochets et anneaux peuvent être doubles ou ondulés en formes d’agrafes en “S” ».. Elles peuvent ainsi être portées en version courte, dite en bouton d’oreille, ou en version longue en pendant. Hérité de l’Âge du Bronze13Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 246 : « Fermoir à crochet et anneau. D’un côté un crochet, de l’autre une boucle, un anneau ou un œillet. Les crochets et anneaux peuvent être doubles ou ondulés en formes d’agrafes en “S” ». (environ 2 400-1 500 av. J.-C.), le système dit en col de cygne reste, de par sa grande simplicité, très usité pour les motifs d’oreilles et les pendentifs détachables durant tout le XXe siècle.
Le Passe-Partout et le Zip, icônes de l’évolution technique des bijoux transformables
À la fin des années 1930, les bijoux transformables Van Cleef & Arpels connaissent des évolutions techniques et un renouvellement qui rompent avec les systèmes à transformations hérités des siècles précédents. Ces évolutions reflètent un changement sociétal où le but du bijou transformable n’est plus seulement une économie des coûts, du fait d’avoir plusieurs bijoux en un, mais un choix plus ludique, qui tend vers l’affirmation d’une singularité et d’un style propre. Van Cleef & Arpels, porté par l’ère industrielle et le modernisme, va créer, en collaboration avec les Ateliers Péry, deux bijoux transformables qui, de par leurs caractéristiques stylistiques et techniques, vont devenir des icônes : le Passe-Partout et le Zip.
Les bijoux Passe-Partout
Breveté14Brevet d’invention n°834.209 demandé le 24 février 1938 par Van Cleef & Arpels S.A.R.L. et délivré le 8 août 1938. Le Passe-Partout fait l’objet d’un dépôt de marque datant du 8 mars 1939, sous le n°300.123. en 1938, le Passe-Partout est nommé ainsi car il peut se porter en toute occasion15Brevet d’invention no 834.209 demandé le 24 février 1938 par Van Cleef & Arpels S.A.R.L. et délivré le 8 août 1938. Le Passe-Partout fait l’objet d’un dépôt de marque datant du 8 mars 1939, sous le no 300.123.. C’est un bijou multiple qui réunit tradition et ingéniosité technique.
Il préfigure à la fois l’historicisme développé par Van Cleef & Arpels dans les décennies 1940 et 1950 et incarne le style « moderne » de la fin des années 1930. Le Passe-Partout est l’emblème des créations présentées par la Maison, au sein du Pavillon français, lors de l’Exposition universelle de New York qui ouvre en 1939, sous le slogan « Aube d’un nouveau jour ». Cette exposition, centrée sur la thématique du futur, affiche une volonté de rompre avec la Grande Dépression16La Grande Dépression, « The Great Depression » en anglais ou « crise économique des années 1930 », fait suite au krach boursier de 1929 aux États-Unis et dure jusqu’à la Seconde Guerre mondiale..
Le Passe-Partout offre une confrontation singulière entre une structure, appelée chaîne Tubogaz – en référence aux tuyaux industriels – héritée du travail des chaînistes du XIXe siècle17Henri Vever, La Bijouterie française au XIXe siècle, Paris, H. Floury, Libraire- Éditeur, 1906, p. 346-348 : « Ces chaînes étaient […], ce qui constituait la grande nouveauté, confectionnées avec un fil d’or de un millimètre de large environ, presque plat ou en forme de gouttière, que l’on tournait en spirale continue et serrée, à l’instar d’un ressort à boudin, et dont chaque spire s’emboîtait sans soudure dans la précédente. Ce genre de travail, une fois terminé, produisait des colliers souples et solides qui ressemblaient assez à des serpents aplatis, à de longs reptiles annelés. On fit ainsi des chaînes, des colliers, des bracelets de toutes largeurs, très souples et très pratiques. Auguste Lion (1830-1895) étudia tout particulièrement ce genre de fabrication, qu’il amena à un très grand degré de perfection et dont la vogue immense, commencée sous Napoléon III, se continua pendant plus de vingt ans. », et l’esthétique stylisée des clips Fleur. Le principe du Tubogaz consiste à enrouler en spirale une succession de fils d’or autour d’une âme en acier. La maille ainsi réalisée se caractérise par son effet ressort et sa flexibilité. La chaîne du Passe-Partout, relativement large et plate, accentue le rendu industriel de l’ensemble. Chaque pétale des fleurs est représenté par une seule gemme. Réinterprétant les devants de corsage du XVIIIe siècle, la forme épurée des fleurs et des bourgeons et l’association des couleurs primaires – jouant entre le bleu et le jaune des saphirs et le rouge des rubis – confèrent une grande modernité à l’ensemble.
L’ingéniosité du Passe-Partout réside dans une pince en or composée de quatre rails, cachés par les clips Fleurs, qui permet de moduler la chaîne Tubogaz et de multiplier les fonctionnalités : collier court, collier long, devant de corsage, bracelet, ceinture. « L’invention a pour objet un bijou constitué essentiellement par la combinaison d’un ruban et d’une pince susceptible de prendre, par rapport au ruban, diverses orientations, [ladite] pince comport[e] des dispositifs tels que le ruban puisse y être placé et immobilisé dans diverses positions et en plusieurs points de sa longueur (éventuellement en tout point quelconque de sa longueur). Dans un mode de réalisation particulier [apparemment jamais mis à exécution], le ruban porte à l’opposé de la pince un dispositif d’agrafage pouvant éventuellement effectuer la forme d’un motif décoratif18Brevet d’invention n°834.209 demandé par Van Cleef & Arpels S.A.R.L. le 24 février 1938 et délivré le 8 août 1938.. »
Les clips Fleur se détachent de la pince et peuvent être portés séparément en ornement de corsage, de cheveux ou bien en motifs d’oreilles. Le sens d’accroche des clips est indiqué sur le revers de la pince par des flèches. Par la multiplicité de ses transformations possibles et par son ingéniosité technique, le Passe-Partout constitue une création emblématique de Van Cleef & Arpels.
Les bijoux Zip
« À une époque qui glorifia l’extravagance, prendre le contre-pied d’un accessoire destiné à fermer pour le porter ouvert en collier19Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 166. » démontre la symbiose créative et technique entre la Maison Van Cleef & Arpels et les Ateliers Péry. Le Zip, comme son nom anglais l’indique, est un bijou – en fermeture à glissière – « qui s’ouvre en collier et se ferme en bracelet20Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 166. » à l’aide d’un gland de passementerie. Réalisé en or, ou plus rarement en platine, ce bijou est la résultante d’une prouesse technique mise au point pendant près de treize ans ; la Seconde Guerre mondiale ayant provoqué un temps d’arrêt dans son élaboration.
Le Zip se décompose en quatre parties au gré de ses métamorphoses. La version collier comprend trois éléments : le premier, qui allonge le bijou dans sa partie supérieure, est situé sur l’arrière du cou, puis le corps central du Zip qui est porté en version ouverte, et un dernier élément de finition qui se place sous le pompon. Ces trois parties sont reliées entre elles par des fermoirs de type boîte cliquet.
Pour créer la version bracelet, les éléments permettant d’allonger le collier et la finition inférieure sont ôtés. Le corps central du Zip est refermé révélant « deux boîtes [de fermoir] jointes bord à bord21Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 166. », tandis que la partie arrière est composée « de deux cliquets positionnés tête-bêche : d’un côté un cliquet double s’enclenche dans la double boîte, de l’autre côté, le cliquet plus large fermera le bracelet22Anna Tabakhova, Le Fermoir en bijouterie, 4 000 ans d’histoires, Mézidon, Éditions Terracol, 2016, p. 166. ».
De par sa singularité, le Zip remporte un vif succès dans les années 1950 et devient une icône de la joaillerie française. Il ouvre la voie à une diversité foisonnante de bijoux transformables qui marquent le style Van Cleef & Arpels au cours des décennies suivantes. En effet, dès les années 1960, des sautoirs-pendentifs modulables en collier court ou long, ainsi que des bracelets et clips transformables s’imposeront comme une signature de la Maison et en assureront le succès commercial.