Dressé sur le Quai d’Orsay à l’occasion de l’Exposition internationale qui se tient à Paris de mai à novembre 1937, le Pavillon de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie renoue avec les prestigieuses présentations consacrées aux arts joailliers des éditions précédentes.
« Rarement l’on vit un succès plus rapide et aussi marqué que celui dont jouit à l’Exposition1P.H., « Informations », Le Figaro, 6 août 1937, p. 2. » l’espace dédié à la Classe LV. Accueilli par une sculpture monumentale, placée à l’entrée du pavillon, le visiteur pénètre ensuite dans un intérieur aux luxueux décors en laque, qui offrent un véritable écrin aux créations des exposants : les « superbes joyaux, sertis dans le métal précieux, brillent dans les vitrines incorporées dans les murs2Exposition internationale, Catalogue général officiel, [s.l.], [s.n.], 1937. ». Cette présentation célèbre auprès d’un large public, un retour à l’opulence joaillière : « L’Exposition 1937 va redonner aux jeunes femmes le goût des bijoux somptueux3Anonyme, « L’Exposition 1937 va redonner aux jeunes femmes – en les tentant – le goût des bijoux somptueux », Excelsior, n°27, printemps 1936, p. 63.. »
Les deux inventions emblématiques de la Maison
Pour cette Exposition internationale consacrée aux arts et aux techniques, Van Cleef & Arpels présente deux inventions mises au point en 1933. La première, la Minaudière – dotée d’un fermoir joaillier – est montrée ouverte afin de révéler ses nombreux compartiments destinés à divers accessoires féminins. La seconde invention est de premier ordre : le Serti Mystérieux. En rendant toute monture invisible, ce nouveau serti marque l’apogée de siècles de recherches dans ce domaine. Il permet de mettre en valeur les qualités des gemmes, la monture devant être, à cet effet, la plus discrète possible.
Les bijoux exposés par Van Cleef & Arpels
Au centre du stand de la Maison, en majesté, le double clip Pivoine se fait l’ambassadeur du Serti Mystérieux. Il est accompagné du clip Chrysanthème, ainsi que d’un clip composé de deux feuilles en rubis et diamants, qui illustre notamment le brevet de 1937.
Un bracelet complète cette vitrine dédiée à cette nouvelle technique. Formé d’un ruban en Serti Mystérieux, ce dernier présente une boucle en baguettes calibrées qui vient encercler un dôme de brillants.
Dernière pièce de la vitrine, trônant dans l’agencement pyramidale du stand, le collier Médicis sublime la technique du Serti Mystérieux en faisant cette fois usage du diamant. Au creux du cou, un exceptionnel diamant taillé en poire est serti en pendeloque. Évocation des fraises des XVIe et XVIIe siècles, cette création, à l’instar du double clip Pivoine, inaugure le courant historiciste qui caractérisera les années 1940 et 1950.