Sac
Ce sac doté d’un fermoir à décor figuratif s’inscrit dans une production passagère de la Maison Van Cleef & Arpels. Outre ses arabesques polychromes brodées sur sa partie textile, ce sac se singularise par l’originalité de son fermoir métallique.
Celui-ci est composé d’une figure féminine grecque sculptée en or jaune. Vêtue d’un pagne ajouré, le front ceint d’une coiffe sertie de brillants et de rubis calibrés, elle se tient allongée sur une banquette en or jaune ornée d’une frise de fleurons mêlés d’entrelacs. Une bordure métallique émaillée de vert, qui se confond avec la couleur de la soie, permet au sac de se fermer. Son décor est ponctué de festons accueillant chacun trois motifs circulaires en émail orange, soulignés d’un rang alternant brillants et onyx. Deux boucles métalliques relient les ferrures à un cordon formant l’anse.
La production des fermoirs
Entre 1925 et 1927, la Maison produit plus d’une quarantaine de fermoirs de sac ornés de sujets en pierre ou métal gravé ; tous d’une grande richesse chromatique grâce à la présence d’émaux. Les répertoires iconographiques choisis pour ces fermoirs puisent largement dans les arts de l’Orient : figurines grecques, sujets persans, on trouve aussi de nombreux « boutons bouddhas ».
La permanence de l’influence orientaliste dans les années 1920
Par sa presque nudité, sa posture allongée et ses attributs vestimentaires « orientaux », la silhouette ornant ce sac évoque la figure de l’odalisque célébrée par les peintres du XIXe siècle. Désignant à l’origine l’esclave d’une concubine ou de l’épouse d’un sultan ottoman, l’odalisque apparaît dans les scènes galantes de la peinture du XVIIIe siècle avant de devenir un sujet artistique majeur le siècle suivant. À partir des années 1910, une nouvelle forme d’orientalisme éclot dans les arts de la mode qui se poursuivra jusque dans les années 1920, comme en témoigne ce sac de dame.