Nécessaire
Détails de la création
- 1923
- Diamant
- Jade
- Or
- Minaudière
- 105 × 55 × 33 mm
Orné de motifs issus du répertoire artistique de l’Extrême-Orient, le nécessaire dit « au dragon » témoigne des échanges culturels entre Occident et Orient durant les premières décennies du XXe siècle.
Composé d’un cylindre en or jaune émaillé de rouge, il s’ouvre grâce à un couvercle sur lequel, au sein d’un cartouche bordé de deux rangs de brillants, se déploie un dragon chinois en or jaune qui se détache sur un fond en émail noir. Ce motif fait référence aux productions de laques chinoises et japonaises. L’anse du nécessaire est faite d’une succession de maillons en or jaune et émail noir et rouge, et s’achève sur un cercle en émail noir. L’ensemble est relié à la boîte par deux bélières en platine serties de diamants taille rose, qui prennent place de part d’un motif en jade sculpté.
L’influence de l’Extrême-Orient
Par ses motifs et ses matériaux, cette pièce est fortement inspirée des arts de l’Extrême-Orient. Outre le motif de dragon qui évoque la mythologie chinoise, la forme même du nécessaire rappelle les inrô japonais, ces petites boîtes luxueuses originellement portées à la ceinture par les hommes. De même, le jade, utilisé depuis le néolithique en Chine, est souvent associé dans l’imaginaire collectif à une production est-asiatique. Enfin, la technique de la laque, ici imitée au moyen d’émaux, est historiquement portée à des sommets de maîtrise par les artistes chinois et japonais.
DESSINS DE NÉCESSAIRES
Les Ballets russes de Serge de Diaghilev
Favorisée par le succès des Ballets russes de Serge de Diaghilev et les créations couturières de Paul Poiret dans les années 1910, cette fascination pour l’Extrême-Orient poursuit le courant artistique du japonisme qui a émergé dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le rôle des Expositions universelles
À cette époque, les Expositions universelles sont alors l’un des principaux vecteurs de sensibilisation du public européen aux cultures asiatiques. En outre, des délégations chinoises et japonaises se rendent dans les capitales européennes, favorisant des échanges artistiques réciproques. C’est le cas de Seizo Sugawara, membre de la délégation nipponne arrivée à Paris à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900. Il initiera durant les années 1910 des décorateurs de l’Art déco, tels Jean Dunand et Eileen Gray, aux rudiments de la technique de la laque.