Montre-pendentif
La seconde moitié des années 1900 et le début des années 1910 marquent la transition entre l’Art nouveau et l’Art déco. Cette période est également caractérisée par la constance de la référence au XVIIIe siècle et l’apogée d’une esthétique joaillière : le style dit « guirlande », comme en témoigne cette montre pendentif de 1912 composée d’une chaîne, alternant maillons en platine et perles fines blanches, et d’une montre circulaire.
Au revers de cette dernière, en émail bleu guilloché, se développe un motif ornemental en platine et diamants taille rose. Un rang de rinceaux ajourés souligne les contours en émail bleu du revers et encadre un motif central composé de lignes foliacées empierrées et de délicats fils de platine. Enfin, une frise dentelée, sertie de diamants et doublée de perles blanches, ourle l’extérieur de la montre. La couronne de remontoir est, quant à elle, ornée d’un cabochon d’émail bleu surmontant un double rang de diamants.
Un goût pour le XVIIIe siècle
Le style néo-Louis XVI connaît un regain d’intérêt au début du XXe siècle. En témoignent les collections de Moïse de Camondo ou du couturier Jacques Doucet, dédiées aux meubles et objets d’art du XVIIIe siècle. Dans le domaine de la mode, Charles Frederick Worth et Doucet créent des robes ornées de guirlandes florales ou végétales. Le style influence également les costumes de la pièce La Pompadour d’Émile Bergerat (1901).
Une typologie accompagnant la silhouette féminine
Hybridation entre bijou et pièce horlogère, la montre-pendentif évoque la nouvelle silhouette féminine. Dotée d’un boîtier et d’une chaîne longue pour former un sautoir, elle se porte sur les hauts cols des robes 1900 qui façonnent un corps féminin élancé, ainsi qu’un peu plus tard sur les robes taille haute de Paul Poiret.
La montre chÂtelaine dans les années 1920
La montre-pendentif prédomine dans la production horlogère de Van Cleef & Arpels durant les années 1910, avant de laisser place aux montres châtelaines et bracelets, au cours de la décennie suivante.