Montre gousset Magicien chinois
Pièce d’horlogerie majeure dans l’histoire de Van Cleef & Arpels, la montre Magicien chinois introduit la tradition mécanique des automates dans le répertoire créatif de la Maison.
De forme circulaire, cette montre de poche, dont les contours sont doublement soulignés d’or jaune et d’osmior, présente en son centre un magicien chinois en or jaune, assis en tailleur sur un socle agrémenté d’un caractère chinois en émail noir. Ses vêtements, dont les plis sont dessinés en émail noir, sont ornés de motifs floraux en turquoises et saphirs. Un sautoir en rubis retenant une émeraude complète sa parure, tandis que les traits de son visage sont gravés dans l’or.
Les montres « bras-en-l’air »
Outre son iconographie, cette montre se distingue par son mécanisme, autrefois appelé « bras-en-l’air » et désormais connu sous le nom de « mouvement double rétrograde ». Cette innovation technique permet d’animer mécaniquement un automate, placé au centre d’un cadran. Par simple pression de la tige de remontoir, ou d’un bouton dissimulé dans la lunette de la pièce, les membres de la figure centrale – souvent les bras – sont actionnés pour indiquer d’un côté les minutes et de l’autre, les heures.
L’inspiration orientale dans l’horlogerie
En reprenant l’inventivité des arts mécaniques de l’Ancien régime, Van Cleef & Arpels remet au goût du jour une technique ancienne. À l’instar des montres réalisées au XVIIIe siècle, celles élaborées par la Maison à partir de 1927 prennent pour sujet des personnages aux traits et costumes venus de pays lointains. Ces créations font écho aux automates orientalisants des deux siècles précédents. On peut également rapprocher cette iconographie de l’engouement pour les cultures extra-européennes qui émerge à l’orée du XXe siècle, notamment avec le succès rencontré par les Ballets russes de Sergei Diaghilev. Le soin accordé aux détails dans le costume du magicien chinois de la présente montre, comme en témoignent les gouachés préparatoires, rappelle la préciosité du costumier et décorateur Léon Bakst, chantre de ce goût pour l’ailleurs.