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Perfume bottle, 1924
Platinum, yellow gold, jade, ivory, lacquer, enamel, and diamonds
Van Cleef & Arpels Collection
Perfume bottle, 1924
Platinum, yellow gold, jade, ivory, lacquer, enamel, and diamonds
Van Cleef & Arpels Collection
1924

Flacon à parfum

Conçu en 1924, ce flacon à parfum est un remploi d’une tabatière chinoise en « laque de Pékin » rouge gravée. Ces deux faces présentent un phénix dans un décor de nuages stylisés : d’un côté, l’oiseau prend son envol, de l’autre, il pique vers le sol.

Des motifs de plumes superposées ornent le col du flacon. L’intervention du joaillier consiste en la seule adjonction d’un cabochon de jade sur le bouchon et d’un rang de diamants taille rose sur or jaune, souligné par deux anneaux d’émail noir sur l’encolure. Une spatule en ivoire permettant le prélèvement et l’application du parfum accompagne l’objet. Ce modèle de flacon n’est pas unique. La même année, deux autres objets semblables sont réalisés par Van Cleef & Arpels à partir de tabatières chinoises en ambre gravée.

Une fascination pour l’Asie

Témoignage d’un intérêt manifeste pour les arts de la Chine, ce flacon à parfum illustre la réception des arts asiatiques à Paris dans les années 1920. Dans la lignée des grandes collections d’art asiatique initiées dans la seconde moitié du XIXe siècle, le début du siècle suivant voit se multiplier les ventes de collections de porcelaines et d’objets d’art chinois1Parmi ces ventes, citons celle « d’objets de la Chine » de la collection Schilling (anonyme, « Vente à Paris », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, janvier 1925, p. 379), la vente de la collection d’objets d’art oriental de M. Gentien, comprenant des porcelaines et pierres dures de Chine (anonyme, « Ventes prochaines », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, janvier 1923, p. 632) ou encore la « Septième vente Worch : objets de la Chine » (anonyme, La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, janvier 1923, p. 115)..

Une vague de sinomanie à Paris

Marguerite Porracchia pour Lanvin, étude de kimono, années 1920. Graphite, crayon rouge et gouache sur papier bleu, 48,2 × 31,7 cm. Paris, Musée des arts décoratifs.

En 1923, Paris connaît « une véritable crise de sinomanie avec le bal de l’Opéra ». À cette occasion, se côtoient « robes de mandarins […], plumes de martin-pêcheur […] [et] jades aux doux reflets laiteux2Anonyme, « La Chine à Paris », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, janvier 1923, p. 435. ». Passant du travestissement au vêtement, l’influence de l’Extrême-Orient sur les arts de la mode est perceptible chez les créateurs alors en vogue dans les années 1910 et 1920, tels que Paul Poiret ou Jeanne Lanvin. Il en va de même chez les joailliers qui, de concert avec les couturiers, imaginent des bijoux et objets sinisants pour parer la silhouette féminine.

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