Collier Belle Hélène
Par l’emploi de la chaîne Tubogaz, les bijoux Belle Hélène, également appelés Fer à cheval, font partie des pièces les plus représentatives de la bijouterie des années 1940.
Ce collier ras-de-cou, de même que le bracelet qui l’accompagne, est composé d’un double rang de chaîne serpent qui s’achève, à chaque extrémité, par un motif de fer à cheval en or jaune poli miroir. Les deux fers à cheval s’entrecroisent et sont ponctués de gemmes rondes en serti griffes, diamants pour l’un et rubis pour l’autre.
La chaîne serpent appartient à la famille des spirotubes. Cette dernière se distingue par le fait qu’elle n’emploie pas de maillons, mais consiste à enrouler en spires autour d’un mandrin deux rubans d’or jaune creusés de sorte à former une gouttière. L’un est placé gorge vers l’intérieur,
l’autre vers l’extérieur. Ce montage est ensuite chauffé afin de souder les deux enroulements et de les rendre solidaires une fois le mandrin retiré. Cette technique offre une chaîne d’une très grande flexibilité1Jacques Lenfant, Le Livre de la chaîne, Paris, Éditions Scriptar, 2010..
Des créations dérivées du Tubogaz
Utilisée par la Maison depuis le milieu des années 1930, la chaîne serpent de section ronde est essentiellement appliquée aux montres bracelets, comme sur la montre Cadenas, s’enroulant souplement autour du poignet. À partir de 1938, la souplesse du Tubogaz inspire aux créateurs de la Maison un nouveau bijou à transformation : le collier Passe-Partout. Dès lors, son emploi ne cessera de se généraliser la décennie suivante.
De multiples déclinaisons
En janvier 1946, un collier à double rang de chaîne serpent propose une nouvelle déclinaison formelle. À l’instar du collier Passe-Partout, son motif de centre, composé de quatre torsades en or jaune et diamants en serti étoilé, dissimule le fermoir. En mai de la même année, ce modèle évolue : il est désormais pourvu de deux motifs de fer à cheval encadrant une sphère de diamants taille brillant. En juin, les deux boucles du fer à cheval s’allongent et s’entrecroisent : le collier Belle Hélène trouve ici sa forme pérenne. Quatre mois plus tard apparaît une variante dotée d’un « fermoir croisé ». Le motif central tend à s’allonger pour ne plus former qu’une ganse en or jaune poli dans laquelle s’insère la chaîne serpent.
L’esthétique des années 1940
Le nom Belle Hélène n’apparaît qu’en octobre 1946. Les bijoux de cette série s’ornent aussi bien de diamants, de rubis que de saphirs, et se déclinent en de multiples typologies. Outre sur les colliers, l’entrecroisement de deux anneaux en fer à cheval se retrouve également sur des bagues, des motifs d’oreilles et des bracelets. Fabriqués en de nombreux exemplaires durant la seconde moitié des années 1940, les bijoux Belle Hélène connaîtront à nouveau un vif succès dans les années 1980, où l’esthétique rétro est remise au goût du jour.