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Little Winged Fairy clip, 1941
Platinum, emeralds, rubies, and diamonds
Former collection of Barbara Hutton
Van Cleef & Arpels Collection
Little Winged Fairy clip, 1941
Platinum, emeralds, rubies, and diamonds
Former collection of Barbara Hutton
Van Cleef & Arpels Collection
1941

Clip Petite fée ailée

Création iconique de la Maison, le clip Petite fée ailée date de 1941. Cet exemplaire, premier fabriqué par Van Cleef & Arpels, appartenait à l’héritière américaine Barbara Hutton. Il témoigne, dès ses débuts, du dessin tout en légèreté de la petite créature ailée.

La fée se tient sur une jambe, tandis que la seconde, gracieusement repliée, suggère un aérien équilibre. Dans sa main se dresse une étoile stylisée, dont les rayons en baguettes se déploient autour d’un rubis central. Son corps, simplifié tout en évoquant les courbes féminines, est en platine, pavé de diamants taille brillant. Sa tête, couronnée de rubis ronds en serti griffes, est composée d’un unique diamant taille rose. De son dos émergent deux longues paires d’ailes ajourées, ourlées d’un filet de platine. Ces dernières sont agrémentées de diamants de taille ancienne, sertis en gradation à partir de la base, et s’achèvent par un diamant poire. Elles sont également ponctuées d’émeraudes circulaires en serti griffes.

Des analogies entre la représentation de la fée et de la danseuse

Les clips Fée présentent de nombreux traits communs avec les clips Danseuses, eux aussi imaginés en 1941 par la Maison ; qu’il s’agisse de similitudes formelles, stylistiques ou iconographiques. Outre le pavage de diamants sur platine, l’or jaune poli est également utilisé pour modeler de véritables petites sculptures en métal. Le visage marqué par un diamant de taille ancienne, contrastant avec les tailles brillants et baguettes du reste de la composition, est une constante.

1941

Clip Danseuse

L’histoire du clip Danseuse

Les deux thèmes, fée et danseuse, se superposent parfois comme en témoignent les noms de certains clips répertoriés dans les Archives de la Maison, parmi lesquels deux clips Danseuse Fée. Certaines danseuses arborent des ailes, selon le ballet auquel elles font référence. D’un clip à l’autre, les ailes prennent différentes formes et ornementations. Longilignes et parfois doubles, certaines évoquent celles des libellules, d’autres, mais de manière plus rare, celles de papillons. Côté ornementation, les effets de vitraux mêlant diamants taille ancienne et calibres variés laissent peu à peu place à des pavages uniformes de gemmes taille brillant. D’autres fées arborent des ailes délicatement ajourées grâce à des fils d’or jaune entrecroisés imitant le tulle.

Dessins de clips Fée, c. 1940. Crayon et gouache sur papier cartonné.

Le recours à l’onirisme en temps de guerre

L’iconographie de la fée est assez singulière en joaillerie. Les sujets inspirés du monde folklorique ou merveilleux sont rares dans les arts du bijou, à l’exception des créations de l’Art nouveau dans ce domaine. L’interprétation qu’en livre Van Cleef & Arpels, à partir de 1941, peut être rapprochée des silhouettes féériques du film d’animation de Walt Disney Fantasia. Si le sujet et la manière dont il est traité trouvent un écho dans les premiers longs métrages d’animation, les fées imaginées par la Maison à cette époque témoignent aussi d’un certain désir de ré-enchantement dans un monde alors en guerre. Surnommés « ailes de la victoire1Vogue US, décembre 1944, p. 2. » dans une publicité datée de décembre 1944, les clips Fées célèbrent le retour de l’espoir enfin possible.

Publicité Van Cleef & Arpels Wings of Victory, 1944.

Le monde du rêve et la recherche d’une réalité autre se manifestent à plus d’un titre dans les arts visuels durant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, la production de mobilier du début des années 1940 se teinte de références historicistes et de fantaisies surréalistes. De leur côté, les magazines de mode mettent en scène les créations des couturiers en puisant largement dans le bestiaire fantastique et l’univers des contes.

Emilio Terry, dessin d’une chaise chêne, c. 1938. Crayon graphite, aquarelle et gouache sur papier, 32,6 × 25 cm. Paris, Musée des Arts décoratifs.

Pour approfondir

Fiche technique

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