Clip Fourragère
Détails de la création
- Année de création 1942
- Pierres Diamant
- Pierres Rubis
- Matériaux Or
- Fonction Clip
- Dimensions 132 × 53 mm
Inspiré d’une décoration militaire, le clip Fourragère témoigne des emprunts aux codes du costume militaire dans les arts de la mode durant la Seconde Guerre mondiale. Cette création substitue à la tresse de coton des fourragères une chaîne serpent en or jaune.
L’une des extrémités s’achève par un ferret en or jaune poli, précédé du traditionnel nœud à quatre tours, remplacé ici par un rang de rubis calibrés bordé d’or jaune. La seconde extrémité forme un crochet permettant de fixer la chaîne au clip, qui compose le motif d’épaulière. Ce clip dessine une boucle en or jaune dont la terminaison est soulignée de diamants taille brillant. Le cran est, quant à lui, pavé de rubis calibrés. Un passant en or jaune poli rattache la boucle à la chaîne.
Les différents modèles et portés de la Fourragère
De 1942 à 1944, Van Cleef & Arpels réalise de nombreuses variations de la Fourragère. Ces ornements sont encore inspirés du modernisme des années 1930, privilégiant des motifs issus du vocabulaire architectural, comme les volutes. À partir de 1943, ils puisent largement dans les arts de la mode ainsi que, dans une moindre mesure, dans la décoration florale. L’un des modèles les plus produits suspend à un ruban une chaîne terminée de sequins en or jaune et diamants. Généralement arborée au revers de la veste de tailleur, à l’instar des insignes militaires, la Fourragère pouvait également agrémenter une coiffure1Joffé, « Put your hair back », Vogue US, 1er octobre 1945, p. 166..
Une création témoin de la guerre
La Fourragère témoigne des nombreux emprunts qui s’opèrent à l’époque entre vestiaire militaire et civil, de même qu’entre vêtements masculins et féminins. En pleine période de guerre, les références à l’uniforme se multiplient : fonctionnalité, sens pratique mais aussi symbolique, le vêtement militaire souffle un vent nouveau chez les créateurs. Dans les années 1940, le patriotisme est revendiqué dans les coupes des tailleurs féminins, plus courts, du fait des restrictions textiles2Iris Cartron, Prestige de l’uniforme : le vêtement militaire dans la mode française (années 1960-années 1980), mémoire de Master 2 sous la direction de Pascale Goetschel, Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2020.. C’est au revers de ces derniers que s’affichent les Fourragères, élégants symboles de soutien aux soldats français défaits en 1940.
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