Clip Fleur Silhouette
Créés à la fin des années 1930, les clips Fleur Silhouette offrent un exemple de la stylisation formelle caractéristique de la fin du mouvement Art déco.
Ce modèle de 1937 présente un motif à huit lobes en fil d’or jaune poli qui suggèrent les pétales d’une fleur par leur disposition superposée autour d’un cœur. Comme en témoignent certaines archives portant la mention « Fleur silhouette », la corolle est uniquement esquissée par des fils d’or, rompant en cela avec les représentations florales traditionnelles. Au centre du bijou est noué un ruban d’or jaune pavé de brillants, souligné d’un rang de rubis calibrés. Il forme une boucle ourlée de rubis ronds en serti griffes, d’où s’échappent six autres rubans. D’autres modèles de clips Silhouette évoquent diverses variétés de fleurs, sans pour autant se référer à une espèce particulière. Les déclinaisons varient selon le nombre de pétales, leur forme aléatoire et les décors des rubans, ornés de diamants accompagnés de rubis ou de saphirs.
Hybridation des motifs floraux avec des ornements textiles
Si l’introduction de garnitures issues du costume n’est pas inédite dans l’histoire de la Maison, l’analogie entre ruban et motif floral est, quant à elle, sans précédent. L’utilisation de motifs empruntés aux ornements textiles s’accroît dans l’art joaillier de la fin des années 1930 et souligne le renouveau des liens entre arts de la mode et du bijou.
PANCARTES-PRODUITS DE DE CLIPS FLEUR SILHOUETTE
La stylisation du motif floral
Même si, dès les années 1920, les représentations florales témoignaient d’une certaine stylisation géométrique, le souci du détail naturaliste persistait néanmoins, comme le montre notamment le bracelet Fleurs enlacées, roses rouges et blanches de 1924 dans lequel s’imbriquent de multiples pétales à travers un pavage de rubis suiffés.
Bracelet Fleurs enlacées, roses rouges et blanches
L’histoire du bracelet Fleurs enlacées, roses rouges et blanchesDétaché de toute attention au réel, en 1937, le clip Fleur Silhouette ébauche quant à lui les seuls contours d’une fleur, la réduisant à son essence formelle par l’emploi de fils d’or jaune. Avec son dessin épuré, il offre à la fois une réinterprétation du motif floral et reprend les préceptes modernistes de l’abstraction dans une création empreinte de mouvement et de légèreté.