Broche Copeau
« Imitant la naturelle spirale […] d’un simple copeau de bois torsadé sur lui-même1Anonyme, « Tentations de Paris… », Le Monde, 23 juillet 1953. », cette broche illustre les recherches sur le volume des joailliers des années 1930.
Sa forme consiste en l’enroulement d’un ruban de platine pavé de diamants taille brillant autour d’une épingle de fixation, doté à son extrémité d’une boucle ourlée d’un rang de diamants taille baguette. Son dessin très épuré vient souligner son volume, particulièrement manifeste lorsque la broche est portée. Une fois fixé aux revers de cols ou sur l’encolure d’une robe, le système d’attache disparaît derrière l’étoffe. Le copeau semble se fondre avec le tissu et devient un ornement de platine et de diamants qui ne fait qu’un avec le vêtement.
Des trompe-l’œil joailliers
Une photographie de Renée Puissant, alors directrice artistique de la Maison, offre un aperçu de la diversité des portés de bijoux comme la broche Copeau. Dépourvue de la boucle finale, la broche arborée par Renée Puissant est fixée sur le bord de son chapeau. Entre 1934 et 1935, Van Cleef & Arpels élabore des clips Rouleau et Lien, ou encore des broches Spirale ; tous sont de véritables trompe-l’œil joailliers.
Une collaboration avec Pierre Sterlé
Outre son ingéniosité, cette broche témoigne de l’attention accordée par Van Cleef & Arpels aux esprits novateurs qui vont marquer l’histoire de la joaillerie. Parmi eux, Pierre Sterlé (1905-1978), créateur de la broche Copeau. Fort d’un apprentissage au sein des ateliers du bijoutier Magnier et Pinçon, Sterlé fonde en 1934, et avec l’aide de son dessinateur Alexandre Diringer, sa propre société en tant que « joaillier fabricant ». La broche Copeau vaut à Sterlé le surnom de « poète de la joaillerie » par le président de la Chambre des députés, Édouard Herriot2Anonyme, « Tentations de Paris… », Le Monde, 23 juillet 1953..