Broche Cercle
Détails de la création
- 1930
- Lapis Lazuli
- Or
- Clip
- 49 × 51 mm
Pièces iconiques des créations de la Maison Van Cleef & Arpels des années 1930, les broches Cercle présentent une innovation majeure déposée par brevet : une « broche sans épingle ».
Un système de charnière à ressort, placé à l’une des extrémités de l’anneau, permet la fermeture du bijou par superposition sur la seconde extrémité. Grâce à ce dispositif novateur, le précieux cercle peut à la fois être porté au revers d’une veste de tailleur ou d’une robe, mais peut aussi orner un sac.
Le cercle moderniste
Le nom de cette broche fait référence à sa simple forme géométrique. Composée de trois lames métalliques juxtaposées – respectivement en or jaune, or rose et osmior –, et d’une plaque de lapis-lazuli centrale, l’exemplaire présenté ici se singularise par le contraste du métal et de la couleur, cette dernière étant considéré comme un élément majeur de la composition chez les artistes de l’Union des artistes modernes (UAM) et de l’Orphisme. Comme dans les célèbres motifs de cercles fractionnés du couple Delaunay, dans cette broche la couleur – des différents métaux et du lapis-lazuli – conditionne la forme. Une forme géométrique simple, qui peut être déployée dans une infinité de combinaisons chromatiques.
Le cercle en joaillerie blanche
Essentiellement composé de métal, ce modèle peut également se décliner en des versions plus empierrées. Le cercle, en platine, peut alors se parer de pavages de diamants taille brillant et baguette, offrant une broche monochrome, évoquant la joaillerie blanche.
Les représentants d’un Art déco pluriel
Les différentes déclinaisons de la broche Cercle témoignent des deux grandes tendances du style Art déco. La première, dite « traditionaliste », se caractérise par l’emploi de matières précieuses et se retrouve plus majoritairement dans des productions luxueuses.
La seconde, qualifiée de « moderniste », se démarque de la première par l’emploi de nouveaux matériaux, en faisant notamment la part belle au métal.
Cette broche cristallise le conflit entre ces deux courants à la fin des années 1920. D’un côté la Société des artistes décorateurs défend une forme de conservatisme décoratif, de l’autre, l’UAM, fondée en 1929 en opposition à la première, prône l’usage de matériaux issus du monde industriel. Néanmoins, à l’image des productions du décorateur Jacques-Émile Ruhlmann ou de celles de l’architecte Pierre Chareau, ce modèle de broche souligne la porosité des frontières entre ces deux doctrine, oscillant entre traditionalisme et modernisme.