Cage à oiseaux
Extravagante commande reçue par Van Cleef & Arpels en 1935, la Cage à oiseaux – également connue sous le nom de Maison d’Hortense – consistait à l’origine en un abri vitré destiné à accueillir une rainette, appartenant possiblement à un maharadja.
Si le nom du commanditaire de cette œuvre n’est pas avéré, sa destination en revanche est corroborée par un gouaché figurant le batracien. Les dessins préparatoires de cet objet fournissent de précieuses indications quant à son origine et permettent d’en retracer le récit créatif.
Les multiples projets d’une commande
Une première série de dessins préparatoires présente quatre versions de cette cage en or jaune. Deux d’entre elles s’inspirent de l’architecture d’un pavillon. Un troisième projet consiste en un treillage prenant la forme d’une niche architecturale. Enfin, une dernière version arbore les contours sphériques d’un fruit couronné par quatre feuilles et un pédoncule.
DESSINS DE VARIATION POUR UNE CAGE
Dans chaque dessin, une attention particulière est accordée à l’environnement naturel de la grenouille : un tapis de formations rocheuses en lapis-lazuli sculpté et ponctué de branches de corail ramifiées esquisse une nature accueillante. Une échelle en or jaune, de différentes formes selon les dessins, était prévue afin que le batracien puisse indiquer les variations climatiques. Selon certaines croyances populaires, l’ascension d’une grenouille sur une échelle indiquerait un temps sec1Henri de Parville, « Revue des sciences », Journal des débats politiques et littéraires, 7 août 1895, p. 2..
Si ces projets divergent à première vue par leur forme, ils se rejoignent toutefois en un point. Chacun d’eux, excepté le premier, s’inscrit dans l’héritage architectural classique des XVIIe et XVIIIe siècles.
La Maison d’Hortense devient une volière
Une seconde série de trois dessins préparatoires transforme le projet de cage à barreaux en cage vitrée, tout en conservant une analogie architecturale. Dans les gouachés des projets V et VII, l’ajout d’une plaque métallique ajourée portant l’inscription « Maison d’Hortense » confirme la destination de cette œuvre. Le troisième projet, comme l’atteste une photographie et la signature de Renée Puissant sur le gouaché, sera celui retenu pour la réalisation de cette pièce en 1935. La Maison d’Hortense sera transformée en volière en 1944 et accueillera un couple d’inséparables en béryl vert et yeux de rubis.
Cette création
dans les archives
Pancarte produit de la Cage à oiseaux, 1935