1924

Broche Hindou

Détails de la création

Cette broche illustre à la fois le vif intérêt pour les arts de l’Orient chez de nombreux artistes du mouvement Art déco, mais aussi l’intensification des échanges culturels et commerciaux entre l’Europe et l’Asie méridionale au début du XXe siècle.

Reprenant la forme d’un ornement de bras indien, cette broche présente un décor figuratif serti de rubis, d’émeraudes et de saphirs suiffés, sur un fond pavé de diamants taille brillant. La composition est organisée autour de la figure d’une divinité hindoue, Brahma, inscrite dans une niche en forme de bulbe. Elle est flanquée de deux représentations de Vishnu. Les extrémités de la broche sont ornées d’oiseaux vus de profil faisant possiblement référence à Garuda, attribut de Vishnu. Le sommet de la pièce est couronné d’un cabochon de rubis, placé à la pointe d’un rang de saphirs suiffés qui dessine la niche de la divinité. Ce bijou connaît de multiples transformations avant de prendre son aspect actuel. En plus des modifications de pierres, l’archive, qui retrace l’histoire de cette pièce, décrit d’abord un bracelet – dans une forme typique de l’art bijoutier indien, puis, cet ornement de bras change d’usage pour devenir une broche.

L’Inde dans les arts décoratifs des années 1920

L’Inde et l’Asie du Sud-Est fournissent aux créateurs du courant Art déco, à la recherche d’un lointain géographique, un nouveau langage ornemental et chromatique. Les silhouettes costumées des Ballets russes adoptent, dans les années 1910, de nouvelles typologies bijoutières, à l’instar des bracelets haut-de-bras.

Des échanges internationaux

Le sous-continent indien séduit les joailliers notamment pour ses gisements gemmifères de renom. L’Asie méridionale occupe une place majeure dans le monde lapidaire avec ses célèbres mines, mais aussi pour son vaste réseau de commerce et de taillerie déployé à l’échelle internationale¹.

PANCARTES-PRODUITS DE BROCHES HINDOU

Les commandes prestigieuses des Maharajahs

Les joailliers parisiens tirent également avantage des ventes des prestigieuses collections de gemmes et bijoux des maharajas, qui se multiplient durant les premières décennies du XXe siècle. Les nombreux princes feudataires indiens sont à l’origine des commandes les plus prestigieuses de la place Vendôme et certains sont d’éminents soutiens de l’avant-garde artistique européenne, à l’instar du maharaja d’Indore, mécène de l’architecte berlinois Eckart Muthesius mais aussi commanditaire de nombreuses œuvres joaillières de la Maison Van Cleef & Arpels.

Pour approfondir

Fiche technique

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