Bracelet Ludo
Composée d’un tour de poignet en « tissu Ludo », ce bracelet illustre les nombreuses déclinaisons de la série Ludo. À la maille briquette en or jaune s’ajoute une boucle quadrangulaire sertie de rubis calibrés.
De part et d’autre de cette dernière, se déploient six rubans en or jaune d’une grande souplesse et au fort volume. Groupés par trois pour former un nœud, ils sont bordés, sur l’un de leurs côtés, par un ruban en platine pavé de diamants taille brillant. À l’instar des premiers bijoux Ludo, ce bracelet se ferme par la superposition des deux extrémités du tour de poignet, l’une ornée d’un rang de rubis calibrés, la seconde d’un pavage de diamants.
Un bracelet singulier
Cette variation du bracelet Ludo se singularise par l’attention accordée, non pas à l’ornementation du fermoir, mais au centre de la maille. On peut voir sur deux autres bracelets similaires cette même caractéristique. Le premier est une adaptation en joaillerie blanche, qui conserve les six rubans réalisés en diamants taille baguette, mais abandonne la boucle afin d’alléger leur flot. Le second, plus proche du modèle ici illustré, reporte les rubis calibrés sur les rubans stylisés ainsi que sur le nœud.
La transformabilité en clip
Le présent modèle offre également un atout supplémentaire aux bijoux Ludo : il est transformable. Les deux parties du nœud se détachent pour former des clips. Il répond en cela au goût pour les bijoux transformables, particulièrement vif dans les années 1930. Toutefois, l’association du bracelet et du clip n’est pas la plus courante et la collection patrimoniale ne conserve qu’un autre exemplaire datant lui aussi de 1937. Ce dernier est orné de deux clips détachables en forme de volute, jouant sur l’opposition entre or jaune, or rose et platine pavé de diamants.
Une fois devenu clip, la stylisation du ruban devient plus manifeste encore. Sous l’injonction du modernisme, le nœud s’est simplifié mais a gagné en volume. « L’épaisseur sans lourdeur est obtenue de diverses façons. C’est le travail de la matière même, roulée, repliée, formant des coques. On croirait qu’il s’agit […] de quelque tissu malléable. On s’attend à les voir bouger, à les sentir prendre vie. » 1Anonyme, « Fleurs et reliefs », Vogue Paris, août 1936, p. 21.
Une création annonciatrice du style des années 40
Déclinaison revue et enrichie du bracelet Ludo de 1935, cette pièce de 1937 annonce des techniques et des codes stylistiques qui se développeront la décennie suivante. Il illustre à la fois le perfectionnement des bijoux à transformation, qui culminera avec le Passe-Partout, ainsi que la stylisation au moyen de lames en or jaune poli qui sera particulièrement utilisée dans les nœuds durant les années 1940.