1924

Bracelet Fleurs enlacées, roses rouges et blanches

Détails de la création

Le bracelet Fleurs enlacées, roses rouges et blanches est sans aucun doute l’exemple le plus éloquent de l’adhésion de la Maison Van Cleef & Arpels au mouvement Art déco.

Typologie fort répandue au cours de la première moitié des années 1920, le bracelet bandeau est un support privilégié au développement d’une iconographie figurative, comme ici où se déploient, entre deux lignes de diamants taille brillant, des rameaux de rosiers bichromes. Des roses aux pétales composés d’un pavage uniforme de brillants alternent avec d’autres à la corolle sertie de rubis taille suiffée et d’un cœur en diamant jaune. Cette composition florale est parcourue d’un réseau ajouré de branchages en onyx desquels jaillissent feuilles et bourgeons en émeraudes et rubis suiffés.

Le motif de la rose

Dès les années 1910, le motif de la rose revient en force dans l’ensemble des arts décoratifs. Cette décennie voit naître les prémices du courant Art déco, avec notamment une certaine tendance de se référer à la tradition artistique française du XVIIIe siècle. Emblème du règne de Marie-Antoinette suite au double portrait de la reine réalisé par Élisabeth Vigée Le Brun en 1783, la rose devient le motif de prédilection des créateurs des années 1910. On la retrouve dans les créations textiles de Paul Iribe, qui la décline également ensuite pour la griffe du couturier Paul Poiret¹.

Paul Iribe et André Groult, lé de toile de lin imprimée, c. 1910. 148 × 82 cm. Paris, Musée des Arts décoratifs.

1926

Nécessaire

L’Exposition internationale de 1925

Ce bracelet fait partie d’un programme joaillier d’envergure initié par Van Cleef & Arpels en réponse à l’émulation créative qui suit l’annonce de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925.

Publicité Van Cleef & Arpels pour l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, parue en 1926.

Paris, 1925

L’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes

Découvrir

Les bijoux présentés par Van Cleef & Arpels à l’Exposition de 1925

Au cours de l’année 1924, la Maison conçoit deux broches qui reprennent l’alternance des roses rouges et blanches du bracelet aux fleurs enlacées, ainsi qu’un second bracelet bandeau, présentant cette fois sur le même schéma joaillier, des œillets. Exposées dans les vitrines de la Classe XXIV dédiée aux bijoutiers-joailliers, ces pièces de joaillerie valent à Van Cleef & Arpels un grand prix de l’exposition.

Page de catalogue Van Cleef & Arpels présentant des broches Roses et Fleurs en émeraudes, rubis, diamant jaune et diamants, 1925.

La référence au XVIIIe siècle

Autre représentant de la luxueuse production des arts décoratifs français, le pavillon intitulé « Une ambassade française », et plus particulièrement sa chambre de l’ambassadrice, témoignent, à l’instar de ce bracelet, de ce regard porté sur la tradition mobilière du XVIIIe siècle. Au sein de cet intérieur conçu par André Groult, figure de l’émergence du style Art déco dans les années 1910, sont disposés un chiffonnier, un lit à baldaquin et une commode tous trois gainés de galuchat et aux courbes empruntées au style Louis XV.