Bracelet

L’architecture du bijou

Ce modèle de bracelet illustre les nouveaux préceptes stylistiques chers à l’Union des artistes modernes, qui considère tous les champs de la création artistique, y compris celui de la joaillerie. Les membres de l’UAM promeuvent les « nouvelles perceptions des volumes » telles qu’« initiées par le cubisme ». Un bijou doit « être envisagé comme [un ensemble de] volumes dans l’espace et doit être visible sous tous les angles possibles ». Il « ne doit donc pas être plat […] car [il consiste en] un équilibre de volumes et de plans offrant à la lumière des rythmes différents dont elle joue¹Raymond Templier, « L’art de notre temps », Revue de la Chambre syndicale de la bijouterie, de la joaillerie, de l’orfèvrerie de Paris et des industries qui s’y rattachent, 1928, p. 15. ». On parle alors d’« architecture du bijou ».

Des bijoux modernistes

D’autres pièces de bijouterie, comparables et contemporaines du présent bracelet, empruntent plus littéralement encore au langage de l’architecture. L’idée de superposition de plans apparaît dans un autre bracelet sur lequel deux lames métalliques de dimensions différentes reposent l’une sur l’autre, sectionnées au niveau de la partie centrale de la pièce pour accueillir un pavage de saphirs. Par l’imbrication des formes, les jeux de proportions et d’échelles, et les divers traitements des surfaces, ces créations font figures de manifeste bijoutier moderniste et placent la Maison Van Cleef & Arpels parmi les acteurs de cette esthétique d’avant-garde.