Bracelet
Réalisé en 1921, ce bracelet révèle les expérimentations menées par les joailliers du début des années 1920 et annonce le style Art déco, qui triomphera à Paris en 1925. Il est composé d’un bandeau ajouré en platine présentant une succession de diamants en serti clos.
Placé dans un cartouche empierré au contour géométrique, un brillant de plus grand calibre souligne le centre de la pièce. Ce motif de cartouche se répète trois fois en alternance avec des segments bordés de deux rangs de saphirs calibrés, permettant de créer un jeu de contraste bicolore. Les gemmes sont ourlées d’un filet perlé, qui confère au bijou du relief et favorise les effets de reflets en captant la lumière. Cette technique de filet perlé, appliquée sur de longues surfaces, consiste en un effet de granulation par estampage au moyen d’une roulette. La pièce présente en outre une grande souplesse grâce à sa structure en maillons articulés, dont les bords extérieurs sont eux-mêmes sertis de diamants – témoignage de l’attention portée par la Maison aux détails et aux finitions.
Une simplification formelle
En ce début des années 1920, les joailliers cherchent une simplification formelle. Le goût des « élégantes de la rue de la Paix » va en ce sens, celles-ci « préférant des bijoux […] moins compliqués de lignes1Anonyme, « Van Cleef & Arpels », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, janvier 1923, p. 365. », qui favorisent les motifs dépouillés aux dépens des généreuses courbes de la joaillerie Art nouveau.
Un bijou de transition vers l’exposition de 1925
L’esthétique de ce bracelet de 1921, avec ses motifs stylisés et ses jeux de contrastes chromatiques, préfigure le « style 1925 ». Jalon entre les premières œuvres Art déco de la Maison et les pièces qui seront présentées à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, ce bracelet témoigne de l’émergence d’un nouveau langage artistique.